Libération, fête et recontruction


A) Les festivités

 

Afin de célébrer la Libération, des festivités se mirent en place. Dès le dimanche 27 août, un concert des Sans-Soucis suivi d'une Marseillaise reprise à l’unisson résonnèrent dans le kiosque à musique se trouvant sur la Place de la République. La plupart des habitants de la ville sortirent pour admirer les festivités, absentes depuis le début de l'occupation.

Des voitures décorées défilaient dans la rue, des brassards tricolores étaient distribués et les jeunes allaient chez les commerçants pour acheter des sucreries, tout juste livrées après la Libération.

Quelques fêtes étaient organisées au cours du temps avec des moyens limités tout de même.

Même si l'armistice n'était pas encore signé, un air d’euphorie régnait sur la ville, sauf pour les familles ayant vécu le décès de l'un de leur proche ou n'ayant pas de leurs nouvelles.

 

    


A droite, le kiosque de la Halle aux grains lors de la Libération
Archives Michel Dauzat

En bas, une voiture et une moto décorées pour fêter la Libération sur l'avenue de la République
Archives Henri Moura

 



 

Ensuite, début mai, les nouvelles assez précises à la radio informaient les habitants de la victoire des troupes majoritairement américaines, canadiennes et françaises, forçant les Allemands à rejoindre leur pays par la Vallée du Rhône.

Le 8 mai 1945 a été signé l'armistice entre la France et l'Allemagne. Ainsi la sirène de la mairie et les cloches de l’Église retentirent alors que les Chauriens et les habitants de villages voisins se rejoignaient sur la Place de la République pour fêter ensemble le retour de la paix. Le soir-même, un grand bal était organisé à la Halle aux Grains (Place de la République) et le lendemain eu lieu une messe dans l'église Saint-Michel et un défilé devant le monument aux morts.

 

De plus, des soldats et des prisonniers revinrent en train, souvent diminués physiquement mais aussi psychologiquement à cause de l’atrocité des combats, des camps de concentration ou d'extermination.

M. Moura racontait qu'à cette époque, il voyait de nombreux télégrammes pour informer les familles que leur proches reviendraient bientôt. En effet, la Croix Rouge était à l'initiative de cette action.

De plus, il avait aidé les infirmiers à sortir les prisonniers des wagons, qui avaient besoin pour certains d'un brancard tellement ils étaient affaiblis. Il ajouta « les pauvres, ils ne pesaient pas bien lourd ».

 

Cependant la victoire des Alliés permit de juger les trahisons au sein du peuple français et ainsi de leur infliger une peine adéquate en fonction des actions qu'ils ont commises pendant l'occupation.

 

B) Les jugements

 

Tous les Chauriens ont pu assister à l'application de tonsures à des femmes soupçonnées d'avoir prêté des lits aux Allemands pour quelques nuits. Pendant ce temps, les hommes étaient attachés aux pieds de leur femme et étaient obligés de regarder la scène impuissants.


De plus, de nombreuses arrestations de miliciens et collaborateurs ont suivi : «D'après un rapport de la police daté du 28 octobre 1944, il aurait été effectué du 23 août au 20 octobre dans l'ancien arrondissement de Castelnaudary, 107 arrestations mais 50 auraient été relâchés très rapidement » (Paul Tirand - Castelnaudary d'Auguste Fouriès à Jean Mistler).

 

Le comité de Libération était chargé de juger les suspects. Même si deux Chauriens furent condamnés à mort, les peines restaient souvent assez clémentes et se limitaient à de la prison (le lycée professionnel fut modifié à cet effet) ou à des travaux forcés, généralement pour réparer la gare endommagée. Néanmoins, des dénonciations abusives étaient fréquentes. Comme le comité de Libération était composé en majorité d'anciens Résistants, ils connaissaient souvent l'activité des personnes jugées.

 

Après que la justice soit rendue, nous allons voir qu'un nouveau conseil municipal se mit en place après La libération.

 

     

Plan de Castelnaudary


C) Mise en place d'un nouveau conseil municipal

 

Le remplacement de la municipalité se passa dans de bonnes conditions dans la ville de Castelnaudary. Me Almayrac fut remplacé par un Comité local de Libération à dominante socialiste.

Il était présidé par Jean Tuffery (ingénieur des travaux) et conseillé par Pierre Bousquet (agent d'assurance), Pierre Dauzat (ouvrier plâtrier), Joseph Degrave (avoué) et Albert Garrigues (cheminot). Néanmoins, ce conseil municipal temporaire n'a pas fait l'objet d’élections.

        

Avis de la mise en place du Comité de Libération

Archives Michel Dauzat


Pour conclure, comme nous l'a annoncé M. Moura, la vie a repris petit à petit dans la ville sans que personne n'oublie cette tragique période de l'Histoire.

    

Célébration de la Libération à la mairie de Castelnaudary
Archives Michel Dauzat




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