Le contexte historique de la Libération à Castelnaudary

 

A) Le déclin politique de Jean Mistler

 

Durant plusieurs mois, Jean Mistler décida de s'installer provisoirement à Lyon dans le but de créer un hebdomadaire nommé « Présent ». Le premier numéro, paru le 24 décembre 1941, fut le premier article d'une longue suite, jusqu'à la Libération, dans lesquels l'écrivain donnait son point de vue concernant la IIIème République et le Maréchal Pétain.
 

Quelques mois plus tard, il donna sa démission de maire de Castelnaudary pour se concentrer pleinement à sa plume. Même si ses propos restaient nuancés, il en profitait pour souligner les incohérences du pouvoir en place pendant l'avant-guerre ; ce qui lui vaudra des collaborations avec d'autres écrivains comme les fondateurs de « La France nouvelle ».
 

« Nous avons toujours dit qu'avec de l'intelligence et du travail, notre pays doit se faire de nouveau une place dans le monde. Peut-être si l'on nous avait davantage écouté depuis 4 ans, aurions-nous aujourd'hui moins de chemin à faire pour remonter la pente mais les regrets sont vains... Souhaitons que lorsque l'horrible épreuve que nous subissons prendra fin, les Français ne la prolongent pas encore par leurs divisions. »

Le 21 août 1944, Présent, Jean Mistler

 

Par la suite, Jean Mistler subira des discordances au sein du parti radical et sera exclu, suite au regroupement du congrès de son parti, regroupé à l'occasion à Alger pour juger de son sort.
 

Il lui était reproché d'avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain sans s'en être désolidarisé par la suite. Néanmoins, ces affirmations n'étaient que des rumeurs et n'ont jamais été démontrées.

 

     « Je n'ai ni le regret d'avoir fait de la politique ni le regret qu'elle m'ait quitté »

Réaction de Jean Mistler après son expulsion du parti radical

 

Ainsi débuta son déclin politique. Par conséquent, il décida de s'installer définitivement à Paris en octobre 1944, et ainsi quitter les villes de Lyon et Castelnaudary, où il séjournait auparavant, en partie dans le but d'éviter d'être jugé pour la publication de l'hebdomadaire « Présent » qui était à cette époque interdit de parution.
 

Il se consacra ensuite particulièrement à la littérature, comme le prouve son ouvrage autobiographique « Le bout du monde » qu'il rédigea calmement dans la capitale.
 

     Ses visites dans sa terre natale furent très rares et discrètes jusqu'à sa mort le 11 novembre 1988.


                                                         

 

Une du journal Présent du 24 décembre 1941

 

B) La création de maquis aux alentours de Castelnaudary et la chasse aux maquisards

 

Des maquis virent le jour à proximité de Castelnaudary au printemps 1944 avec les départs des troupes allemandes comme l'annonçait Jean Mistler dans ses ouvrages.

Ainsi, après le débarquement de Normandie le 6 juin, des organisations regroupaient les forces résistantes du Lauragais pour contrer les Allemands.

D'une part, une troupe d'environ soixante hommes, commandée par Pierre Cambours, était regroupée dans le village de Gaja-la-Selve. Ils effectuèrent des opérations armées contre les gendarmeries de Fanjeaux et Belpech afin de se procurer plus d'armes. De plus, ils distribuèrent des tracts contre l'occupant alors que la milice de Castelnaudary était à leur trousse.

D'autre part, une seconde troupe était installée quant à elle au Mas-Saintes-Puelles. Cependant, leurs actions ont été limitées car ils ont été interceptés très rapidement par les Allemands sur la ferme de Malespine à Payra sur l'Hers et arrêtés pour sept d'entre eux, parmi lesquels le chef Marcel Cave.

Une chasse aux Résistants s'en suivit avec de nombreuses arrestations et pas moins de 27 déportations dans des centres de regroupement pour l'Allemagne (notamment à Drancy). Seulement trois d'entre eux revinrent des camps de concentration et d'extermination.

Cependant, à la suite du débarquement de Normandie, nous allons observer que la domination allemande sur le territoire va être compromise.

 

                   

Carte de l'Aude
Rouge : localisation de troupes
Vert : arrestation des troupes du Mas Saintes Puelles
Bleu : gendarmeries attaquées

 

C) Débarquements des troupes alliées et début de la libération
 

Dès le 6 juin et le débarquement de Normandie, les occupants à Castelnaudary comme dans toute la France craignaient de plus en plus l'arrivée des troupes alliées.

Une atmosphère de frustration se sentait dans les rues de la ville.

Des signes montraient la nervosité des troupes allemandes. En effet, les habitants ne pouvaient plus circuler librement pour économiser le carburant restant. De plus, il était interdit d’allumer une lumière quelconque durant la nuit, sous peine de se faire tirer dessus, pour éviter d'éventuelles alliances contre les Allemands.

Par la même occasion, les occupants se doutaient d'un débarquement possible du côté du littoral méditerranéen. Cette éventualité ne les rassurait en aucun cas car Castelnaudary est relativement proche de la côte.

Ainsi, un flux de population vers les terres pour évacuer le littoral aurait accru la population de la ville mais aussi le prix des loyers.

 

Dès le début du mois d'août, les unités allemandes se faisaient avalées à une vitesse considérable par les alliés dans le nord de la France.

Ce qui devait arriver arriva très rapidement… Le 13 août, trente avions alliés survolaient déjà Castelnaudary. Peu après eu lieu le débarquement de Provence du 15 au 17 août. Le 18 août, un train de munitions allemand stationné en gare de Castelnaudary fut saboté, entraînant la destruction de celle-ci.

Bien que ce second débarquement fût de moins grande envergure que le premier, sa progression est plus rapide, et mobilise tout de même environ 300 000 personnes dont 94 000 soldats et 11 000 véhicules.

Les Allemands se sentaient encerclés et voyaient leur règne courir à sa perte.

Pour éviter les attaques des Alliés, leur seul moyen était de fuir avec les moyens à disposition.

                                                 

Avancées des troupes alliées lors du débarquement de Provence




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